Pourquoi la rénovation énergétique peut (enfin) décoller en copropriété

Longtemps dans les starting-blocks, la rénovation énergétique en copropriété semble bien partie pour accélérer la cadence. Toutes les planètes sont désormais alignées, le dernier étage de la fusée, le prêt collectif est désormais opérationnel. Décollage imminent.

1. Parce qu’on n’a plus vraiment le choix

Pendant des années, les copropriétaires ont souvent regardé la rénovation énergétique d’un œil circonspect. Comprendre : « intéressant, mais on verra plus tard ». Sauf que plus tard, c’est maintenant.

Entre l’interdiction progressive de louer les passoires énergétiques F et G, les hausses délirantes des factures d’énergie, le poids croissant de la valeur verte et la pression réglementaire qui s’intensifie (DPE collectif, 3PT ça vous parle ? ), le sujet s’est imposé à l’ordre du jour. Et finalement, petit à petit, il fait son bonhomme de chemin dans la tête des copropriétaires. Bon gré mal gré, il faudra bien y passer.  

2. Parce qu’on a désormais des outils pour y voir plus clair

Le problème en copro, c’est que l’on n’avait pas toujours une vision d’ensemble, on avait un peu de mal à se projeter. Et puis, le 3PT (Projet de Plan Pluriannuel de Travaux) est arrivé, désormais élargi à toutes les copros dès que l’immeuble atteint l’âge de 15 ans, quelle que soit leur taille.

Avec sa vision panoramique sur dix ans, ses estimations de coûts, sa précieuse hiérarchisation des travaux, bref, les copropriétaires sont bien mieux armés qu’ils ne l’étaient auparavant. Ils savent où ils mettent les pieds, par où ils doivent commencer, et combien ça va leur coûter (en gros). Le chemin est balisé, la rénovation énergétique n’est plus ce monstre flou et coûteux qui faisait peur et qu’on préférait sagement éviter.

3. Parce que l’État a sorti le chéquier

C’est bien beau mais sans un peu de beurre dans les épinards, difficile de motiver des copropriétés à engager des travaux lourds et coûteux. Heureusement, il y a les aides publiques comme MaPrimeRénov’ Copropriété en tête avec une subvention qui peut tout de même aller jusque 25.000 euros par logement.

Au passage, alors que MaPrimeRénov’ vient d’être dynamitée façon puzzle dans l’individuel pour les rénovations d’ampleur, le gouvernement n’a pas touché aux aides pour la copro. Et il n’a pas non plus l’intention d’y toucher. Si ça, ce n’est pas un signe… 

4. Parce qu’on va aussi financer le reste à charge

Les aides, d’accord, mais il faut aussi mettre la main à la poche. Justement, l’Etat complète l’arsenal pour répondre à l’épineuse question du reste à charge. Un prêt collectif en copropriété existait déjà depuis une vingtaine d’années, on parle désormais de « prêt collectif à adhésion simplifiée ». En ligne de mire, les copros dégradées pour lesquelles l’Etat apporte sa garantie sur le montant emprunté. Histoire d’encourager les banques à déployer ce prêt.  

La loi Habitat dégradé d’avril 2024 l’avait annoncé, les décrets d’application sont enfin tombés en juin et juillet, ce nouveau prêt collectif est désormais une réalité. Et le gouvernement compte sacrément dessus pour accélérer la rénovation des copropriétés.